Lorsque nous pensons au handicap en entreprise, ce sont souvent des images de fauteuils roulants, de cannes blanches ou de prothèses qui nous viennent à l’esprit. Pourtant, le handicap mental invisible est une réalité tout aussi présente, bien que moins perçue par la majorité des salariés et employeurs.
La réalité du handicap mental invisible en entreprise est complexe à appréhender. Ce type de handicap regroupe une série de troubles cognitifs, psychiques ou neurologiques qui impactent, à différents degrés, la perception, le raisonnement, la communication, l’apprentissage et les interactions sociales du salarié. Malheureusement, le manque de reconnaissance de ces handicaps invisibles peut entrainer une double peine pour les personnes concernées : elles doivent à la fois faire face à leur trouble et à l’incompréhension de leur entourage professionnel.
Des expériences de salariés concernés nous sont parvenues, qui attestent de la difficulté à évoluer dans un environnement de travail peu adapté. Nous avons recueilli le témoignage de Sophie, 38 ans, diagnostiquée autiste Asperger : “Au bureau, personne ne sait que je suis autiste. J’ai peur du regard des autres si je le révèle. Mais il m’arrive régulièrement de ne pas comprendre les sous-entendus ou le second degré de mes collègues, ce qui crée parfois des moments embarrassants”.
Pour pallier ces difficultés, il est nécessaire d’œuvrer pour un environnement professionnel plus inclusif. Cela passe par des adaptations concrètes pour favoriser l’intégration des salariés concernés. Par exemple, l’aménagement des horaires de travail, la mise en place de temps de pause réguliers, ou le recours à des outils de communication adaptés peuvent grandement faciliter le quotidien de ces employés.
La responsabilité de cette inclusivité revient à tous les acteurs de l’entreprise. De la direction aux ressources humaines, en passant par les collègues de travail, chaque personne peut contribuer à améliorer les conditions de travail des personnes concernées par le handicap mental invisible.
Des efforts sont encore nécessaires pour une meilleure prise en compte du handicap mental invisible en entreprise. Seuls 1% des salariés en situation de handicap déclarent un trouble psychique comme origine de leur problématique, alors que près de 20% de la population active est concernée par un trouble psychique ou neurologique reconnu comme handicapant (source : Agefiph).
Il est donc indispensable de lever le voile sur ce combat silencieux que mène chaque jour de nombreux salariés face au handicap mental invisible. Les entreprises ont la responsabilité sociale d’améliorer l’inclusion et l’équité en leur sein, une mission d’autant plus importante lorsqu’elle concerne les plus invisibles d’entre nous.