Le mystère derrière le système ABO

C’est à la fin du XIXe siècle que le biologiste autrichien Karl Landsteiner fait une découverte fascinante, celle des groupes sanguins, qui lui vaudra le prix Nobel de médecine en 1930. C’est lui qui identifie les groupes sanguins A, B et O, avec leurs spécificités antigéniques, lançant ainsi une révolution en médecine transfusionnelle. Plus tard, il découvre également le facteur Rhésus, pouvant être positif ou négatif, qui complète le système ABO.

Un siècle plus tard, nous connaissons tous notre groupe sanguin, mais comprenons-nous vraiment ce que cela implique ? Se limite-t-on seulement à l’aspect médical de notre système hémoglobique ?

Corrélations entre groupes sanguins et personnalités

En Asie de l’Est, pour beaucoup de personnes, notre identité sanguine va bien au-delà de la biologie. Au Japon par exemple, une croyance populaire associe les groupes sanguins à la personnalité. Ainsi, les personnes du groupe A seraient organisées et perfectionnistes, les B impétueuses et créatives, les AB rationnelles et contrôlées, et enfin, les O sont vues comme sociables et altruistes.

Examens d’entrée aux entreprises, sites de rencontre, vente de produits ciblés, cette notion est omniprésente dans la société japonaise, malgré l’absence de preuves scientifiques solides. Mais d’où vient donc cette croyance ? Les chercheurs émettent l’hypothèse qu’elle pourrait venir d’anciens préjugés basés sur des systèmes de castes basés sur l’héritage, similaires à ceux des signes astrologiques en Occident.

Débunkage scientifique

En réalité, il n’y a aucune preuve scientifique solide qui prouve qu’our notre groupe sanguin influence notre comportement ou notre personnalité. Selon une étude publiée dans le PLoS Medicine, il n’y a aucun lien évident entre le type de sang et le risque de certaines maladies, à l’exception de quelques conditions médicales.

Selon le Dr Sharon Moalem, généticien et auteur, “le groupe sanguin peut parfois être un facteur de risque, mais il n’est jamais la cause directe d’une maladie”. Nous devons donc être prudentes avant de faire des suppositions sur notre type sanguin.

En fin de compte, le groupe sanguin est un aspect important de notre identité biologique et médicale, mais il n’affecte certainement pas notre personnalité ou notre comportement. En matière de personnalité, les facteurs environnementaux, l’éducation et les expériences personnelles sont bien plus déterminants. Ne laissons donc pas de simples préjugés biologiques définir qui nous sommes.